Quand on n'a plus rien à perdre...

Alors tout peut arriver !

 

 

Oui d'accord, j'ai beau le savoir, mais quand il s'agit de le vivre dans ses tripes, c'est autre chose.
Je dois vous avouer que les injonctions du type "lâches prise" m'agace profondément !
Ok, je veux bien mais comment je fais ? 
N'est-ce pas justement accéder à un état que je ne décide pas moi-même ? Comme si le "lâcher prise" a son propre rythme, tu as beau le vouloir, c'est lui qui décide et tu ne sais jamais quand il arrive.

Cruel paradoxe de DEVOIR lâcher prise...

 

 

Ces derniers jours, je suis en pleine traversée de mes eaux intérieures -entendez une tempête émotionnelle de type ouragan force 5- qui ne me laisse que peu de répit. A bord de mon embarcation, j'essaie de tenir la barre, de garder le cap, en bon capitaine de navire que je suis.

Mais les orages grondent, les vents s'intensifient et les vagues me submergent. Devant ce déferlement des éléments, il devient difficile de maintenir l'embarcation a flots. Je réitère mes demandes d'aide, redouble d'efforts et de volonté pour trouver des solutions et me sortir de cette tempête, il en va de ma survie.


Mais plus je lutte, plus les éléments se déchaînent. Je suis face à mes démons, mes ombres, mes manquements. Ce face à face est intense et désarmant. "Désarmant", n'est-ce pas rendre les armes et arrêter le combat ? A bout de forces, je réalise que je n'y arrive plus. Mais si je ne lutte plus, je ne vais pas m'en sortir et je vais mourir ! 

 

Une dernière lame de fond fracasse le navire et m'engloutit. Plus de gouvernail, de cap, de direction, de sens. Et dans ce chaos, des litres de larmes s'écoulent et je m'écroule.
Le sol enfin ! la terre ferme, l'abandon du corps après l'effort. 

Je ne le sais pas encore mais j'accède au précieux sésame durement gagné : j'ai lâché la prise, j'ai desserré la main sur ce que je tenais fermement et celle-ci m'a ouvert un nouvel espace.

Je goûte à une sensation de détente dans toute ma personne et laisse mourir au soleil tout ce qui n'a plus de raison d'être : schémas, rôles et illusions.

Je suis une naufragée et une survivante. 

 

Quand on n'a plus rien à perdre... alors les chose deviennent plus simples.

 

On n'a plus peur de mourir, ni de vivre.

On peut oser déplaire aux autres pour être fidèle à soi.
On peut sortir de rôles qui ne fonctionnent plus.

On peut oser se voir vraiment, le bon comme le moins beau.
On peut oser la relation autrement.

 

C'est depuis cette autre rive que je vous écris ce récit.

Amandine